L'Etranger d'Albert Camus
C'est souvent dans les TGV, fuyant le soleil méridional, que je termine des ouvrages commencés au coin d'un lit.
Le dernier en date, qui perpétue cette tradition, est L'Etranger de
Camus. Un ouvrage conseillé jadis par mes professeurs dont j'avais comme
souvent renvoyé la lecture aux calendes grecques. Attendu que, comme les
conseils de ma mère méditerranéenne, les instructions de mes professeurs me
laissaient très souvent de marbre.
Or, ici, c'est un roman aux phrases courtes et incisives qui a trouvé grâce
à mes yeux. Un roman prétexte à une vision du monde désenchantée. Ce que j'ai
retenu des 187 pages? Un héros blasé à la vie monotone, une ode à la liberté
quand celui-ci est fait prisonnier, une réflexion sur la peine de mort quand il
se sait condamné et par extension une mise en perspective de sa vie et de sa fin prochaine.
Un roman aussi sur les rapports entre un individu et les autres, les rapports entre l'un et le multiple. Un roman sur le temps qui file souvent bien trop vite pour que nous puissions réellement appréhender ce que nous en faisons. Un roman qui m’aurait encore plus touché il y a quelques années.
Aurais-je donc dû le lire adolescent ? Aurais-je donc dû écouter mes professeurs?
Quant à ma mère, elle, elle désespère que je l'écoute un jour...