Europe-URSS : même combat?
Après avoir envoyé sur l'océan numérique mon rituel feuillet
dominical à eXc, je voulais revenir ici sur le dernier ouvrage parcouru
par mes yeux astigmates en ce début de printemps : l'Union européenne, une
nouvelle URSS? Un ouvrage connu par l'intermédiaire de l'excellent blog
du chatborgne (avec lequel je partage presque la même interface graphique)
et écrit par un dissident, Vladimir Boukovski.
Un dissident de l'Empire du mal. C'est à dire une personne qui a risqué
sa vie, pas en défilant contre des CRS tétanisés par le risque de commettre une
bavure, mais en "ouvrant sa gueule" contre une machine
répressive qui l'envoie en rééducation dans un hôpital psychiatrique. En d'autres
termes un défenseur de la liberté.
Boukovsky s'appuie dans cet essai sur des archives précises qui démontrent le
désir des dirigeants du PCUS de réunir l'Europe sous la férule du socialisme
grâce à une jolie formule: la maison commune européenne. Cette maison
commune voulue par Gorbatchev étant le meilleur moyen pour l'URSS de survivre
en annexant sans douleur l'Europe Occidentale toute heureuse de voir les
communistes soviétiques devenir enfin des sociaux-démocrates.
En parallèle à ce mouvement de convergence de L'URSS vers la CEE, celle-ci
alors simple union économique prenait le chemin à marche forcée d'une
entité bureaucratique, centralisée et non démocratique. La Commission n'est pas
élue, Bukovski la compare au Politburo, le parlement est une chambre d'enregistrement
(comme notre Assemblée Nationale) dont les pouvoirs sont limités. Tout y est
compliqué, tout y est entrave à la liberté.
Bukovski démontre ainsi simplement en 178 pages que si la France est une
URSS qui a réussi, il serait judicieux de ne pas en faire de même avec
l'Union Européenne. Au risque de voir
celle-ci finir elle aussi dans les poubelles de l’Histoire.
Sur un air de l'Hymne National de l'URSS