Trois films sinon rien
Dans l'ordre chronologique des récentes visualisations nocturnes on notera un départ en silence dédié à la beauté d'un désert nord-américain. En un mot: Gerry, film de Gus Van Sant réalisateur de l'éblouissant Elephant! ( Voir la magnifique critique d'Olivier).
Le
propos? Deux jeunes adultes au même prénom se perdent dans un désert.
Scénario minimaliste, dialogues rares, images d'une beauté à couper le
souffle. On peut rester perplexe devant une telle oeuvre tant on
s'aperçoit très vite que la relation entre les deux protagonistes n'est
pas le principal attrait du film. Le personnage principal étant le
désert. Riche de ses cailloux, de sa terre ocre, de son sable à la
pureté d'un blanc infini. On peut s'ennuyer devant une telle
représentation esthétique si l'on attend d'un film un propos
quelconque. Comme dans Elephant GusVan Sant n'explique
rien, ne démontre rien, il ne fait que montrer. Et là force est de
constater qu'il reste un des maîtres en la matière.
Rien à voir avec l'un des derniers succès critiques de ces derniers mois. J'ai nommé Lost in Translation
. Même si là encore, la relation entre les deux protagonistes, un
quinquagénaire désabusé et une jeune femme entrant dans la vie adulte,
n'est pas le fond du propos. J'y ai surtout vu une formidable carte
postale pour tout amateur d'extrême Orient (l'avis d'All-Zebest pourrait être ici éclairant). Elevé au lait de Dorothée et de ses japanimations,
le film de Sophia Coppola m'aura, (à défaut de m'avoir passionné) au
moins convaincu d'aller faire un saut ou plus dans l'ancienne Edo. Où
le troisième millénaire est plus qu'en marche alors que dans notre
vieille France tout semble à l'arrêt.
Enfin de l'autre côté du pacifique, c'est sur Bully que ma rétine s'est focalisée. Film de Larry Clark (auteur du récent Ken Park) qui
questionne l'adolescence américaine. Un film sexué, parfois violent et
caricatural dans une Amérique "White trash"sur fond de Gansta'rap. Pas
grand chose à dire d'un divertissement qui a dû trouver son public. To be continued…
Sur un air de Takfarinas : Wikyanane