La journée de la Jupe
Un film dont tous mes amis, ou presque, ne cessent de
parler. Dans le réel ou le virtuel.
Je me suis donc décidé à aller le voir. Direction le MK2 BNF à m’enfermer dans une salle obscure aux strapontins érubescents.
Ce film, ou plutôt téléfilm, déjà diffusé sur arte, alterne
entre le drolatique et le dramatique. Il aborde un sujet, l’école, ou plutôt
l’enseignement en zone urbaine sensible, là où s’accumulent toutes les
difficultés : culturelles, cultuelles, sociales.
On y découvre un professeur de français qui tente de faire
cours à des « élèves », si ce mot revêt encore un sens pour qualifier
des adolescents dont le seul idéal se résume en deux mots : « la
thune » et « les meufs ».
Le ressort dramatique tient sur un élément, une arme de poing.
L’un des « élèves » laisse tomber le « gun » dont s’empare
le professeur pour faire enfin son cours de théâtre. Une prise d’otage
s’ensuit. Le film peut commencer à osciller entre résignation du principal,
choix pédagogique ahurissant d’un des professeurs, il donne des cours « sur
le coran de la Mecque » et déni du réel d’un autre, il se fait tabasser mais excuse ses agresseurs.
Je ne retiens, pour ma part, qu’une seule scène de ce film, jouée face caméra par le personnage principal. Une scène que mes parents
auraient reprise à leur compte, celle où le professeur dit à ses élèves que leur seul espoir d'élévation sociale
réside dans ce qu’ils méprisent le plus : l’école républicaine et laïque.
Alors si ce téléfilm peut servir à faire réveiller les
consciences, parfois endormies par la pensée correcte, il aura déjà réussi son
pari. Rien que pour cela il mérite d’être vu.