La défaite de la pensée, par Alain Finkielkraut
Alain Finkielkraut a écrit un ouvrage resté célèbre,
"la défaite de la pensée". Un véritable bijoux. Une ode à
l'universalisme. Mais pas le niais, celui qui s'appuie sur "tout le monde
il est beau il est gentil", non le vigilant, celui qui met au premier plan
l'individu et sa liberté.
Finkielkraut analyse en premier lieu comment l'universalisme français des Renan
et autre Fustel de Coulanges fait face à la nation allemande.
Pour les premiers, votre pays est celui en lequel vous croyez, peu importe si
vous y êtes né, vous partagez avec lui une destinée manifeste. Pour les
seconds, ce qui compte c'est votre appartenance ethnique, vous êtes citoyen par
essence, ici, point de devenir libre.
Finkielkraut déconstruit ensuite le tout culturel et le relativisme ambiant.
Ici tout se vaut, donc plus rien n'a de valeur. Comment être ébloui par une
oeuvre d'art si le moindre pitre télégénique se prend pour Michel-Ange? Comment
sélectionner, hiérarchiser, mettre en avant le sublime et non l'éphémère de la
dictature immédiateté?
A-t-on le choix qu'entre le zombie, celui qui ne sait plus distinguer le beau
du médiocre, ou le fanatique celui qui ramène tout à son identité? Dernière
question à laquelle il faudra bien trouver une réponse…
Pour aller plus loin, Jean Robin consacre un livre à cet auteur important, où
la promotion de l'ouvrage est faite par des interviewés de toutes tendances. A
voir.