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19 septembre 2006

e-TW de Jean Pierre Tailleur : "le Net est le watchdog de la presse "

Jean Pierre Tailleur est un journaliste indépendant.Un des rares en France à s'intéresser à la critique de sa propre profession, les médias. Il a pour ce faire écrit un essai remarquable mais passé sous silence : Bévues de Presse. Enfin précisons qu'il est  l'inventeur du néologisme "maljournalisme" qui fait aujourd'hui référence.

Il s'est prêté gentiment au jeu des questions réponses envoyées par courrier électronique :

YB : Tout d'abord qu'est ce qui vous a poussé à réfléchir et écrire sur les médias ? Et quand avez vous perçu ce phénomène de maljournalisme?

J-P T: J'ai remarqué que les médias n'étaient pas critique comme les autres institutions. Que l'on s'inquiétait de la malbouffe, mais pas pour le maljournalisme. J'ai inventé ce mot au moment où José Bové devenait une vedette à Montpellier là où j'ai écrit Bévue de Presse.

YB : Dans ce contexte comment faire son métier de journaliste, rapporteur de faits vérifiés, sans tombé dans la désinformation?

J-P T :
Je pense que quelques chanceux arrivent à faire du bon journalisme dans de bonnes conditions. Je pense à quelques reporters de grands hebdos, l'Express, le Nouvel Obs. Le problème c'est qu'ils ont aussi des collègues qui commettent parfois des erreurs graves et que personne ne dénonce. Je n'accuse pas la presse française de faire de la désinformation totale. Je regrette plus qu'elle n'ait pas le courage d'informer sur tous ses travers.

YB : Peut on dire qu'aujourd'hui l'information soit une arme de destruction massive et qu'elle soit de facto le premier pouvoir?

J-P T : Non, en France particulièrement elle n'exerce pas de véritable contre pouvoir. Voir le désastre qualitatif de la presse quotidienne régionale.

YB : Si vous deviez faire une mise à jour de votre essai, vous pensez que l'on y trouverait un satisfecit pour la presse française ou a contrario encore plus de maljournalisme.

J-P T :
Je ne sais pas, tout ce que je peux dire c'est que tout ce que je dénonce dans BDP et qui est sur la place publique depuis quatre ans, n'a pas fait l'objet de réels débats dans la profession. Une mise à jour de mon essai n'est pas nécessaire, comme vient de le confirmer un fan de la première heure...journaliste d'un grand média parisien.

YB : Enfin pensez vous que c'est aujourd'hui dans le Net que l'on trouve ce fameux watchdog que vous appeliez de vos voeux dans Bévues de Presse?

J-P T : Actuellement oui. Mais cela ne suffit pas. Il faut constituer des équipes de critiques des journaux décemment payés pour qu'un watchdog fonctionne bien. Sinon on reste dans la posture politique et dans la rhétorique. C'est à la critique du journalisme ce que l'hebdomadaire Marianne est à l'information, de l'amateurisme peu susceptible de déranger les maljournalistes.

Pour approfondir cette e-tw suivre ces liens :

Jean Pierre Tailleur à acrimed
Le maljournalisme chez le Stalker

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